Littératie financière : les élèves du secondaire décrochent
Bien que l’inflation semble relâcher son emprise sur les ménages canadiens, la détresse causée par le coût élevé de la vie a marqué la jeune génération. D’après un nouveau sondage d’Intuit Canada, les élèves du secondaire, autrefois relativement à l’abri des difficultés que pose la gestion des finances personnelles, ressentent maintenant le poids des préoccupations économiques.
Selon le sondage, ces jeunes canadiens sont mal préparés à la réalité financière qui les attend après l’obtention de leur diplôme. La majorité aimerait mieux comprendre les finances personnelles, sans savoir par où commencer.
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Le sondage révèle que 73 % d’entre eux savent qu’ils n’ont pas les connaissances nécessaires pour prendre des décisions financières éclairées, et que 20 % ne saisissent pas complètement les notions de base comme l’endettement. En outre, 61 % des étudiants croient que leur génération sera financièrement moins avantagée que celle de leurs parents traduisant ainsi un manque de confiance et une préparation insuffisante pour leur entrée dans l’âge adulte.
Pour s’attaquer au problème, l’Ontario a rendu obligatoire un test de littératie financière pour les élèves de la province. À partir de 2025, les élèves du secondaire ontariens devront réussir cette évaluation dans le cadre du cours de mathématiques de 10e année. Cette partie du cours vise à enseigner aux étudiants des compétences clés comme la gestion d’un budget familial et la protection contre la fraude. Le test, dont la note de passage est de 70 %, s’inscrit dans un effort de modernisation du système d’éducation. Un cours similaire, donné en secondaire 5, est déjà obligatoire au Québec depuis 2017. D’autres provinces, comme la Colombie-Britannique, l’Alberta et Terre-Neuve-et-Labrador ont emboîté le pas au Québec et à l’Ontario en accordant la priorité à l’éducation financière dans leurs programmes scolaires.
« Cet engagement renouvelé à l’égard de la littératie financière est essentiel pour combler les lacunes dans ce domaine, affirme Li Zhang, chef du développement de la littératie financière à CPA Canada. En réalité, la population canadienne dans son ensemble fait face aux mêmes défis que les étudiants. Cette nouvelle exigence en matière de littératie financière se veut un premier pas vers le mieux-être financier à long terme. »
Toujours selon le sondage, 55 % des élèves du secondaire souhaiteraient en savoir plus sur l’épargne et 46 % veulent apprendre à éviter l’endettement. David-Alexandre Brassard, économiste en chef de CPA Canada, souligne l’importance d’inculquer ces compétences à la jeunesse canadienne le plus tôt possible. « L’éducation financière de base est essentielle pour préparer la main-d’œuvre, les futurs propriétaires et les entrepreneurs de demain et assurer leur réussite financière à long terme. »
Les programmes de littératie financière de CPA Canada servent à combler le manque troublant de connaissances chez les jeunes dans ce domaine. Les ateliers en personne et en ligne sont destinés à des publics ciblés : Néo-Canadiens, étudiants, aînés et petites et moyennes entreprises. Ces ateliers gratuits sont animés par des CPA bénévoles du réseau national dans leur collectivité. Vous trouverez la description des différentes séances offertes dans le catalogue de CPA Canada. Les éducateurs ont aussi accès à du matériel interactif par l’intermédiaire de la page de documentation pour ateliers virtuels de littératie financière de CPA Canada. Ces programmes visent à transmettre aux jeunes des connaissances financières pour les mettre sur la voie de la réussite financière.
À la lumière des résultats du sondage, Intuit propose un éventail de ressources sur les finances personnelles et l’entrepreneuriat à l’intention des étudiants et des écoles au pays. C’est ainsi qu’Intuit poursuit ses efforts pour renforcer la confiance et les compétences financières de 50 millions d’élèves d’ici 2030.
La littératie financière ne se résume pas aux chiffres. Les élèves doivent avoir accès aux outils nécessaires pour prendre des décisions financières éclairées qui auront une incidence sur le reste de leur vie. L’enseignement des compétences comme l’établissement d’un budget l’épargne et la gestion des dettes permet de répondre aux préoccupations soulevées dans le sondage.
Malgré la popularité des médias sociaux chez les adolescents canadiens, seulement 17 % d’entre eux utilisent les plateformes comme TikTok pour se renseigner sur les finances personnelles. De ceux qui le font, 89 % affirment y trouver de l’information digne de confiance. Les médias sociaux peuvent certes fournir des informations utiles, mais la popularité des conseils de « FinTok » peut s’avérer contre-productive. Selon les experts, l’éducation financière formelle est la meilleure façon pour les étudiants d’obtenir des informations justes et fiables.
Bien que le nouveau programme de formation de l’Ontario marque un jalon important, il en faut plus à l’échelle nationale pour préparer nos jeunes à la réalité financière de la vie adulte. Comme le fait remarquer David-Alexandre Brassard, « la littératie financière n’a pas que des avantages individuels, elle est cruciale pour garantir la prospérité du pays à long terme ».