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Une illustration de deux mains numériques tremblantes
Comptabilité et finance

Fusions et acquisitions : soyez prêt

Les CPA ont tout intérêt à anticiper les opérations de fusion-acquisition, car le marché canadien a le vent en poupe.

Dans le monde postpandémique, les activités de fusion-acquisition demeurent un indicateur clé de la santé économique du Canada. Selon l’aperçu du marché canadien des capitaux privés pour le premier semestre de 2024 de la plateforme CVCA Intelligence, ce sont 8,3 G$ qui ont été investis dans le cadre de 326 opérations. Il s’agit de chiffres comparables à ceux de 2023, mais à courte échéance, les experts s’attendent à une accélération des activités de fusion-acquisition. Voilà un gage de résilience du marché en dépit des vents contraires qui ont soufflé récemment sur l’économie, que l’on pense à la hausse des taux d’intérêt ou aux pressions inflationnistes. 


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Vu l’importance de cette tendance, les CPA se doivent d’aider les sociétés et les clients à naviguer le plus aisément possible sur les eaux houleuses que provoquent les fusions et acquisitions, selon Mary Mathews, associée responsable des normes comptables et des services-conseils chez BDO Canada. Pour soutenir les CPA à cet égard, Mary Mathews et Anne-Marie Henson, associée chez BDO Canada, ont présenté une séance intitulée Fonction finance dans les fusions et acquisitions : développements lors du Congrès national L’UNIQUE de CPA Canada tenu en septembre. 

« Le volume notable d’opérations de fusion-acquisition réalisées au Canada s’explique en partie par le nombre considérable de petites et moyennes entreprises (PME) qu’on y trouve », précise Anne-Marie Henson. Parallèlement à des opérations d’envergure comme l’acquisition récente de la Banque HSBC Canada par la RBC pour 13,5 G$, bon nombre des quelque 1,2 million de PME établies au Canada changent de mains en raison du vieillissement de la population. « Maintenant que les baby-boomers vendent leur entreprise ou quittent le gouvernail en vue de leur retraite, on observe un transfert massif de richesse aux nouveaux acheteurs ou à la relève familiale », note Mary Mathews.  

Elle estime qu’un CPA, qui est en quelque sorte le capitaine des finances d’une organisation, doit se tenir au fait de l’orientation à court et à long terme de l’entité pour pouvoir intervenir avant qu’une opération ne se profile à l’horizon. « S’il ignore ce qui se passe au niveau de la haute direction ou du conseil d’administration, le CPA sera pris de court devant l’imminence d’une opération de fusion-acquisition. » Anne-Marie Henson souligne qu’il est également impératif d’avoir une bonne connaissance des tendances mondiales, d’autant plus que le Canada est hautement prisé par les investisseurs étrangers. « Cet intérêt mondial confirme toute l’importance pour les CPA du Canada de bien maîtriser les opérations transfrontalières et la dynamique des marchés internationaux. » Devant le sommet de 2 590 G$ US qu’ont atteint les capitaux disponibles de sociétés fermées à l’échelle mondiale en 2023, elle conseille aux CPA de surveiller attentivement l’effet d’entraînement de ces tendances sur les entreprises canadiennes à la recherche d’occasions de fusion-acquisition à l’étranger.  

Il est essentiel qu’ils suivent et comprennent les grandes tendances du marché ainsi que la vision des sociétés et des clients, car lors d’une fusion ou d’une acquisition, leur principal défi sera de bien préparer l’entreprise en vue de cette importante opération. À titre d’exemple, Mary Mathews signale que de l’information financière inadéquate et un manque de préparation peuvent entraîner des délais ou une dévalorisation. « En effet, bien des opérations ont avorté parce que l’une des sociétés n’était pas prête ou ne disposait pas d’informations financières solides. » Cette réalité renforce la nécessité pour les CPA de s’assurer que les sociétés qu’ils représentent sont bien préparées et peuvent compter sur des données financières exactes et exhaustives. 

Enfin, les CPA jouent un rôle tout aussi important lors de la phase d’intégration qui suit l’opération, ajoute Anne-Marie Henson. À trop vouloir optimiser les synergies d’exploitation (notamment en ciblant les réductions de coûts découlant d’économies d’échelle ou en maximisant les ventes grâce à l’augmentation du bassin de clients), on en vient souvent à négliger les synergies potentielles de la fonction finance. « La fonction finance (comptabilité, information financière, consolidation des données et gestion des risques) doit d’emblée figurer parmi les priorités dans le processus de planification. » « J’aimerais que les participants à la séance repartent en ayant la conviction que cette approche permet réellement d’accroître la valeur d’une société et de réaliser plus rapidement des synergies à la suite d’une opération de fusion-acquisition. »